Notre Moi est-il libre et conscient ?
Par Raoul Pinel, le 12 octobre 2019
Cette question fait toujours débat dans la mesure où, en psychologie comme en philosophie, deux tendances opposées s’affrontent traditionnellement.
L’une défend l’idée que « Je » suis une personne autonome, donc dotée d’un libre-arbitre et d’une volonté me permettant de l’exercer ; l’autre nous explique qu’il s’agit d’une illusion car « Je » n’est que le produit final peu autonome de pulsions et d’infrastructures agissant hors du champ de conscience.
Qui croire ? Suffit-il pour trancher de suivre son sentiment personnel ?
Pour le caractérologue que je suis, il existe un Moi (Je ou Ego) conscient donc autonome, et partiellement libre.
Cette conviction est étayée par la rencontre de la philosophie humaniste qui sous-tend cette discipline et des toutes dernières avancées des neurosciences.
Celles-ci nous disent qu’il existe une autonomie des processus conscients par rapport au terreau inconscient qui les fait naître et qu’il faut faire confiance à l’introspection subjective, laquelle est tout sauf une illusion.
C’est ce que nous pratiquons en caractérologie : Notre Moi est issu de notre caractère hérité, lequel prend ensuite forme dans notre environnement. Mais si je ne peux pas devenir un autre, je dispose néanmoins d’une relative liberté de rétroaction consciente.
« Je » suis en effet une Personne en construction permanente, s’appuyant sur le caractère qui lui a été transmis génétiquement et qui s’est ensuite spécifié en fonction de son vécu, grâce à la liberté consciente dont elle est dotée.
Mais pour tenter d’atteindre la conscience du Moi, il faut au préalable avoir acquis une certaine connaissance de soi, ce que permet la caractérologie.